Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize…
Dans son célèbre poème intitulé « page d’écriture », Jacques Prévret dénonce les dérives des méthodes scolaires rigides et autoritaires du début du XXe siècle.
Ces écoles, rigoureuses, favorisaient l’excellence mais bridaient la créativité et marginalisaient les enfants trop doués ou inversement, ceux qui souffraient de troubles de l’apprentissage, qui ne « rentraient pas dans les cases » et ne pouvaient se conformer au cadre scolaire.
Dans le poème, l’oiseau-lyre, animal réel devenu légendaire, « sauve » l’enfant de l’institution scolaire implacable et détruit miraculeusement les « murs », le tableau noir et tous les instruments qui représentent l’enseignement présentiel:
L’enfant l’appelle :
Sauve moi,
joue avec moi
oiseau !
Comme l’oiseau-lyre de Jacques Prévert, notre école se donne pour but d’utiliser l’outil informatique et l’enseignement à distance pour affranchir les apprenants des contraintes matérielles et des méthodes traditionnelles, sans pour autant sacrifier la rigueur, l’exigence et l’excellence, sans magnifier les « cancres », autre poème non moins célèbre de Prévert,
Notre école à distance libère aussi les parents des contraintes matérielles liées à l’enseignement en présentiel en leur laissant la possibilité de voyager, de garder leurs enfants chez eux et d’organiser leur temps comme ils le souhaitent.
Page d’écriture de Jacques Prévert
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize…
Répétez ! dit le maître
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize.
Mais voilà l’oiseau-lyre
qui passe dans le ciel
l’enfant le voit
l’enfant l’entend
l’enfant l’appelle :
Sauve-moi
joue avec moi
oiseau !
Alors l’oiseau descend
et joue avec l’enfant
Deux et deux quatre…
Répétez ! dit le maître
et l’enfant joue
l’oiseau joue avec lui…
Quatre et quatre huit
huit et huit font seize
et seize et seize qu’est-ce qu’ils font ?
Ils ne font rien seize et seize
et surtout pas trente-deux
de toute façon
et ils s’en vont.
Et l’enfant a caché l’oiseau
dans son pupitre
et tous les enfants
entendent sa chanson
et tous les enfants
entendent la musique
et huit et huit à leur tour s’en vont
et quatre et quatre et deux et deux
à leur tour fichent le camp
et un et un ne font ni une ni deux
un à un s’en vont également.
Et l’oiseau-lyre joue
et l’enfant chante
et le professeur crie :
Quand vous aurez fini de faire le pitre !
Mais tous les autres enfants
écoutent la musique
et les murs de la classe
s’écroulent tranquillement.
Et les vitres redeviennent sable
l’encre redevient eau
les pupitres redeviennent arbres
la craie redevient falaise
le porte-plume redevient oiseau.